Les temps filiaux

J’irai aux sommets de pays faits de glace. Je longerai la route jonchée sous la neige d’arbres morts et tracée de main d’homme. Les arbres mouraient debout. Je voyais la fin d’un homme. Les allumettes des cuisses de l’homme sous la tunique trouée. L’homme attrape au vol les miettes qu’on lui jette. Ecrites les luttes vers le  ciel – jetés les cris des oiseaux dans les ports où pleurent les océans – ressassée la fatigue sans nom de l’homme errant et de l’homme arrivé. Des années il s’était assis à la table d’écriture et les coups de sang les cœurs flottants perchés frappant il les avait surpris, en avait eu si peur, il les avait gagnés, chaque aurore le globe rouge aux horizons se levait et chaque aurore l’homme se levait rasséréné.