Comment on expulse

Lecture de JM Barnaud sur Remue.net

En novembre 2008, une famille du Kosovo est expulsée de l’aéroport de Biarritz. Trois enfants sont portés dans l’avion par les policiers. Le père monte, la mère s’évanouit sur le seuil. On l’embarque, sous les yeux de ses amis et soutiens impuissants.
Ce jour-là, je me formulai que la question des responsabilités, au milieu d’un ensemble qui vise à les émietter, était posée. Il faudrait, pour l’étudier, en passer par les mots et les représentations que l’on se fait des choses. Le tribunal est un espace de paroles. Un policier y raconte qu’il n’est plus le même après avoir assisté à l’expul­sion « couchée » d’un jeune homme kurde. Le représentant de la préfecture craint qu’on ne le prenne pour « un nazi ».
L’exil, la frontière, l’étranger, le droit : autant de thèmes que traite, depuis son antiquité, notre civilisation. J’avais besoin que la politique contemporaine du droit (ou non-droit) des étrangers dialogue avec les grandes figures mythiques, les textes fondateurs, de Platon à Ovide, qui en dirent jadis quelque chose.
J’avais besoin d’interroger différentes manières de dire, persuadée que chacune crée un espace de représentation qui fait, peut faire ou fera, même de manière infime, bouger le réel.

Le vent se léve

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